HARDWALD LOOKOUT TOWER

Dans la forêt de Hardwald, au nord de Zurich, se dresse depuis peu une tour d’observation singulière. Véritable corps sculptural, sa silhouette varie selon les points de vue. La structure primaire se base en effet sur le triangle, forme statique idéale. Une enveloppe protectrice ajourée protège les éléments de l’action directe des intempéries et offre une percep- tion originale des espaces intérieurs et de la verticalité de la forêt.

Située au centre de la forêt de Hardwald, visible loin à la ronde, la tour panoramique domine la cime des arbres du haut de ses 41 mètres. Projet du triage forestier du Hardwald et des communes limitrophes d’Opfikon, Kloten, Wallisellen, Bassersdorf et Dietlikon, elle tire parti de l’utilisation du bois de sa propre forêt. La tour devient alors une attraction dans cette zone de détente particulièrement fréquentée de l’agglomération zurichoise.

Le triangle, en tant qu’unité statique stable, a servi de point de départ à la conception. Les plateformes sont constituées de deux triangles équilatéraux, formant un losange, disposés symétriquement à chacun des quatre niveaux. La rotation de 60° de ces éléments crée un corps sculptural qui se présente sous différentes formes selon le point de vue. La tour présente, de cette manière, un visage distinct à chacune des communes riveraines.

L’ouvrage se compose de quatre modules identiques qui s’empilent pour atteindre une hauteur totale de 40 mètres. La tour Hardwald est ainsi actuellement la troisième tour en bois la plus élevée de Suisse, la plus haute entièrement protégée par un bardage. La structure primaire est formée par les diagonales dans l’axe vertical et les traverses horizontales. Les diagonales et les traverses forment des triangles isocèles, d’une hauteur d’environ 10 m chacun, réunis en parallélogrammes verticaux sur les grands côtés de la réalisation, tandis que placés obliquement, ils constituent autant de facettes sur les petits côtés.
Chacun des quatre modules comprend huit diagonales formant autant de triangles avec les traverses horizontales qui sont doublées afin d’assurer l’autonomie de chaque segment. Ces segments sont édifiés exactement de la même manière, ce qui permet de répéter les éléments de construction et d’assurer une préfabrication efficace. Cette géométrie ne crée en effet que deux types de nœuds différents. La tour repose sur des fondations individuelles qui n’occupent que 1,8 m2 de la surface du sol. Les réactions d’appui, y compris celle de soulèvement, sont transmises au sol au moyen de micropieux (16 unités de 20 m chacune). Il a ainsi été possible de renoncer à une excavation de grande envergure, préservant de la sorte le terrain naturel. La couverture végétalisée de l’escalier menant à la plateforme panoramique a même permis de compenser cette emprise. Les escaliers longent les faces longitudinales et leurs paliers sont disposés sur des éléments transversaux qui stabilisent en outre les diagonales. Le solivage des plateformes prend quant à lui appui sur les traverses.
La structure porteuse est revêtue d’une enveloppe protectrice. Selon la perspective, ce bardage ajouré en pin, disposé sur une crémaillère, semble étanche ou perméable et un jeu d’ombres et de lumières anime l’espace. Les lames sont vissées et peuvent être aisément remplacées. Des ouvertures généreuses de 6m de haut, placées dans les triangles en surplomb, sont protégées des intempéries. Elles offrent des vues dans toutes les directions sur les différentes strates végétales de la forêt, à une hauteur de 10, 20 et 30 m. La plateforme su- périeure, située à 40m de hauteur, permet alors de découvrir la canopée à 360° et de suivre les mouvements aériens de l’aéroport tout proche.

La tour est entièrement en bois, à l’exception des fondations en béton armé et des nœuds métalliques. L’ensemble de la chaîne d’appro- visionnement, des grumes au bois lamellé-collé, en passant par le bois de sciage et la transformation par le constructeur bois, a été pris en compte et contrôlé lors de la planification. Seules des essences poussant dans la forêt de Hardwald ont été utilisées. Le bois de construction retrouve ainsi sa forêt d’origine. L’ouvrage est également exemplaire en termes de durabilité: la préfabrication, qui a eu un effet positif sur les coûts de construction, a permis en outre de réduire la durée des tra- vaux sur ce site sensible. Le bois 100 % suisse et le recours à des entrepreneurs locaux ont permis de réduire au minimum l’énergie grise. A l’exception de la structure porteuse princi- pale en BLC, le bois équarri non traité et non collé est le seul matériau utilisé. Avec son aspect largement ajouré, la tour offre enfin des opportunités de nidification à de nombreuses espèces.

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